L'humanité finit mal…en général (suite)
Cette soif de connaissance est d'autant plus forte que l'enfant est démuni.
Dans les écoles des quartiers défavorisés, c'est carrément un appel d'air que je ressens. Les enfants "savent" que la connaissance est leur planche de salut. Ils tentent de s'en emparer, autant que faire se peut, ils s'accrochent au radeau de l'école comme un rescapé au bord de la noyade. Leurs regards sont avides…et désespérés. Mais ils sont déjà lointains, preque inaccessibles.Le tumulte de leurs existences, les remous familiaux, et surtout le manque de culture autour d'eux font qu'ils sont déjà perdus.
J'ai eu cette même impression lorsque je suis intervenu dans une prison : ils écoutent et puis s'éteignent au bout de quelques minutes. à quoi bon apprendre si l'avenir est compromis, à quoi bon rêver même puisque l'horizon est délimité, circonscrit dans un espace de quelques mètres. Comment s'évader lorsque l'avenir est sans issue ?
Je suis sorti de cette prison avec un profond malaise : en faisant "le beau" devant eux, je n'avais fait que les blesser.