Bon à savoir
Si la nature est malade, c'est bien que nous avons une relation "maladive" à la nature. "Terre, je te nique avec ma mécanique", voilà comment nous enfonçons jour près jour notre idée du progrès sur le dos de la nature…depuis des siècles.
Notre culture a éradiqué le sentiment de lien et d'appartenance au monde vivant, pour y assouvir notre soif de conquête et de profit.
Pas étonnant qu'en nous excluant nous-mêmes de la nature, considéré seulement comme une "ressource", nous programmions ces crises écologiques majeures qui s'annoncent (climat, biodiversité) et, qui, si nous continuons,pourront être fatales pour notre espèce.
Pourtant, pour d'autres cultures, la notion même de "rapport à la nature" n'existe pas, car il n'y a pas de rupture entre les humains et les "non-humains", entre nature et société. La nature est ce "grand corps" qui abrite et nourrit tous ces autres corps, plantes, animaux et nous-mêmes. Les relations avec les plantes et les animaux y sont vécues d'égal à égal, de vivant à vivant, comme des relations de personne à personne. Pour certains même, le terme désignant le corps désigne aussi le vêtement ; cette sorte d'enveloppe, de masque, qui contient en son sein ce grand principe mystérieux : la Vie. Ce que d'autres encore appellent "âme".
Si on continue à planter aveuglément nos dards de fer sur le dos de la planète en niant ce principe mystérieux qu'elle abrite et qui nous protège, nous irons droit au plantage. Et la nature nous plantera…comme un corps vivant exclu un corps étranger.