la rentrée
Cet été, j'ai lu Camus, entre deux promenades dans la bruyère.
Avec son toucher humain, vif et profond, il a su remarquablement écrire ce que nous sommes.
Il dit que l'homme n'est pas seulement mû par la faim, mais aussi par "l'attrait de la bruyère", et combien il est précieux de cultiver "le souvenir de la bruyère" pour que l'homme ne se dessèche pas ! À travers la bruyère, Camus veut signifier cette faim particulière qui nous caractérise, qui n'est pas biologique, et sans laquelle néanmoins nous ne saurions vivre : la faim de beauté et de liberté.
De nos jours, on devrait malheureusement ajouter combien il est devenu vital de "préserver le souvenir de la bruyère" dans le coeur des hommes, car sans ses fruits, aujourd'hui menacés de nos destructions, nous ne saurions vivre non plus. Pour vivre, il nous faudra toujours "garder un regard sur la Terre". Elle est notre salut.
C'est avec cette ardeur, et ces fines pensées en bandoullière que je reprends mon chemin de conteur de nature et d'hommes.
J'irai cultiver le souvenir de la bruyère...
et je tiendrai parole…
TEXTE DE CAMUS :
"…on ne sert rien de l'homme si on ne le sert pas tout entier. S'il a faim de pain et de bruyère, et s'il est vrai que le pain est le plus nécessaire, apprenons à préserver le souvenir de la bruyère."