Enfance (5)
Lorsque je raconte les abeilles, il m'est tout autant difficile de faire apprécier le massacre des faux-bourdons pour ce qu'il est : une fantastique pulsion de vie qui conduit au sacrifice des mâles avant l'hiver afin de perpétuer l'espèce (ce qui permet de laisser le miel pour les plus jeunes). Et si la nature n'était pas habitée de cette préoccupation constante de se préserver et d'assurer son "développement durable", nous ne serions pas là pour en parler.
En un mot, nous devons - entre autre - la vie à ce massacre des faux-bourdons par les abeilles.
Au lieu de le reconnaître on en fait notre petite romance et on s'apitoie :
"Oh, comme les abeilles sont méchantes"
"Quelle cruauté !"
Ces réactions sont aussi courantes chez les adultes.
Certes la compassion est un sentiment humain des plus noble - et qui mérite d'être cultivé - mais si j'avais à raconter cette histoire à des enfants aborigène je ne pense pas qu'ils auraient la même réaction. Ha ! Bambi, quand tu nous tiens !
Décidément, nous sommes vraiment loin de la nature.
Comprendre la nature, c'est entrer en intelligence avec elle.
Avec mes contes scientifiques, j'essaie de frayer ce chemin dans nos cités par delà la barrière de nos préjugés.